
Sébastien Raichon – 400Team Naturex – Témoignage

Leader de 400team Naturex Sébastien Raichon , professeur d’EPS, sillonne la planète pour vivre sa passion des raids aventure.
Il sera avec son équipe au départ du Championnat du Monde, le 7 novembre prochain à La Réunion et témoigne de ce qu’est le raid.
« Quel sport collectif aujourd’hui est capable en même temps de faire découvrir le monde, la nature, d’approfondir la connaissance poussée de soi et de ses partenaires, de générer des émotions diverses et variées, de pratiquer autant de disciplines différentes, de fraterniser avec les adversaires et tout cela en réalisant une immense chasse aux trésors incertaine jusqu’au bout!
Le raid est tout simplement le plus beau sport collectif du monde !
C’est aussi l’un des plus difficile. Au delà des nombreuses compétences techniques qu’il est nécessaire d’avoir, plus la durée du raid est longue plus il est nécessaire d’avoir aussi des ressources mentales élevées. Et c’est alors que seule la complémentarité des 2-3-4 équipiers permet de franchir la ligne d’arrivée.
Sur les raids aventure non stop, la magie est permanente. Et c’est ce qui fait que très vite tu oublies les nombreux moments difficiles de la course et qu’ils deviennent mêmes des anecdotes agréables à conter aux amis. La magie, elle est dans cette découverte d’espaces naturels sauvages, de jour, de nuit, par tout les temps. Elle est dans le partage permanent où les mots solidarité et entraide prennent tout leur sens. Elle est dans cette réalisation d’enchaînement d’activités techniques merveilleuses. En 24h, on est capable de faire du kayak en rivière classe 3, puis du vtt dans sur des sentiers escarpés, puis un trek sur des crêtes aux vues magnifiques menant à un rappel pendulaire de 100m… Parfois aussi il faut être honnête, le traceur nous propose une section longue et ennuyante qui met à mal le physique et le mental de l’équipe.
La magie elle est aussi dans l’incertitude permanente et le suspense, le tout en orientation fait que tu peux perdre ou gagner dans la dernière des 150 heures de course… De notre coté on est un peu spécialiste de ce genre de final, à croire qu’on le fait exprès! »
-Vos objectifs 2018 ?
« On a planifié une grosse saison au niveau international avant les championnats du monde 2018 à la Réunion (Bélize, Paraguay, Chine).
On espérait une victoire sur l’un des trois.
A Bélize, on a vécu un raid riche en émotions dans un pays à découvrir. Pour moi, un raid aventure est composé d’une suite d’énigme posée par les traceurs et la nature que nous devons résoudre au fur et à mesure. Las bas on a su le faire sauf sur une section jungle! Les américains ont été plus malin sur ce coup mais cela nous a permis de fraterniser avec Agde et les Suisses:) Cette seconde place a tout de même un goût légèrement amer.
Au Paraguay, nous terminons 2ème également derrière les Espagnols de Columbia qui ont réalisés une course parfaite de bout en bout. Du coup c’est plus logique. Un peu déçu du tracé mais pas de la qualité de l’organisation.
La Chine, c’est une immense déception tant la région du Xinjiang est belle. C’est la première fois qu’on ne franchit pas la ligne d’arrivée d’un raid aventure. Ni celle du départ! »
-Comment abordez vous le RIF…comment tu le vois par rapport aux autres manches de coupe du monde ?
« Ce RIF ARWC 2018, on y pense depuis longtemps. Raid In France est aujourd’hui une organisation sans faille. Leur expérience est grande et les tracés proposés sont d’une technicité sans égal ou presque dans le monde. Il suffit de comparer les moyennes horaires des RIF avec celles des autres raids de la coupe du monde. L’engagement physique et technique proposé est grand et pousse les équipes très loin dans l’aventure et dans l’autonomie. En 2012, ils nous ont fait descendre le Guil en Raft! J’ose à peine imaginer les nouveaux défis sur l’ile de la Réunion, terre d’aventure par excellence. L’équipe de bénévole est une grande famille que nous coureurs nous aimons retrouver, avec qui nous aimons échanger. Alors on se prépare du mieux qu’on peut avec nos contraintes personnelles et professionnelles. Ce sera un raid long et difficile pour les raideurs et les fans qui suivront le live sur l’écran! «
Peux tu nous parler de la section jeunes liée au club , de tes jeunes, de tes petites championnes de France 2018 dont tu étais si fier.
« Cette section sportive Raid dans mon collège occupe une grande partie de ma semaine. Avec 2 collègues d’EPS, nous avons 120 jeunes inscrits sur 2 créneaux. C’est une usine à gaz passionnante. Lorsqu’on récupère les jeunes en 6ème, ils ne savent même pas ce qu’est le raid la plupart du temps. Au bout de deux ans, je propose aux plus intéressés de rejoindre 400team et de participer aux championnats de France FFTRI Raid notamment.
Il y a 4 ans Achille Louis, Lisa et Anouk sont arrivées en 6ème avec de grandes qualités physiques. Les championnats de France 2018 FFTRI et UNSS étaient l’aboutissement de 4 années de travail avec eux. En Suisse normande c’est la 1ère fois que les filles couraient sans les garçons et devaient gérer l’orientation ainsi que la faible vision d’Anouk. Sur le prologue elle ont oublié 2 balises soit 20 minutes de pénalité, le lendemain elles ont été fantastiques de bout en bout et je crois que j’étais plus ému qu’après de grands raids personnels. Sur les France UNSS, ils ont couru à 4. J’étais en Russie en escale pour la Chine quand j’ai appris leur victoire ex-aequo avec la super école de raid de Munch Grenoble. Le raid c’est générateur d’émotions, Raid is Magic! »