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Modalités de sélection en Équipe de France 2018 : analyses du DTN Benjamin Maze

Modalités de sélection en Équipe de France 2018 : analyses du DTN Benjamin Maze

Le DTN Benjamin Maze les analyse les modalités de sélection en équipe de France Elite, U23, Junior, Youth et de paratriathlon pour la saison 2018.

Avant d’entrer dans le détail, que peut-on dire de ces modalités de sélection pour 2018 ?

Benjamin Maze, Directeur Technique National : En réalité ces modalités de sélection ne sont pas très différentes de celles de la saison dernière, nous sommes restés dans une certaine continuité. Tout simplement parce que les objectifs sont sensiblement les mêmes. A Rio, nous voulions une médaille. A Tokyo, l’objectif reste la médaille, dont un titre.

Comment les modalités de sélection Elite sont-elles établies ?

Pour 2018, l’objectif principal est le Championnat du Monde. Nous sommes à peu près sur les mêmes modalités de sélection que les saisons précédentes, car cela a bien fonctionné. Ces modalités sont décidées d’une part en fonction des objectifs de la France sur l’épreuve et d’autre part avec cette recherche permanente d’un équilibre entre confiance et contrôle. Confiance envers les sportifs performants en 2017 (comme Vincent Luis, 8e mondial et vainqueur de la grande finale) et contrôle car, en cas de niveau de performance insuffisant, un sportif peut être retiré de la sélection. La relation que nous entretenons avec les sportifs et l’encadrement fait que très souvent, il s’agit d’une décision partagée.

Pourquoi le Championnat d’Europe Elite est-il appréhendé différemment ?

Le Championnat d’Europe est la seule course internationale Elite à décerner un titre sur une course d’un jour. C’est donc une formidable opportunité pour les sportifs de se mettre dans une configuration « olympique ». Avec la multiplication des courses internationales et le fait que le classement WTS se fasse sur l’addition des 5 meilleurs résultats et de la grande finale, tous nos élites ne se cochent pas forcément la case du Championnat d’Europe.
Nous sélectionnons les sportifs sur deux filtres :
– Pour les élites, ceux qui ont la capacité de décrocher une médaille
– Pour les espoirs les plus performants, il s’agit de leur offrir une expérience sur un Championnat Elite dans une logique à plus long terme.

 Comment sont choisis les sportifs sur WTS ?

Tout d’abord, par rapport aux années précédentes, le nombre maximum de français au départ passe de 6 à 5. Nous nous appuyons sur les résultats internationaux obtenus par nos sportifs (Coupes du Monde, WTS, Championnats, …) pour prioriser l’accès aux WTS. Les athlètes doivent être éligibles pour accéder à ces courses, mais ce n’est pas suffisant. Prendre le départ d’une WTS n’est pas une finalité. C’est un moyen pour performer, pour progresser, et, à court, moyen ou long terme, viser une médaille sur une ou des WTS, voire une médaille mondiale ou olympique pour les meilleurs.

En parlant des WTS, il a souvent été reproché à la France d’avoir peu de femmes au départ des courses de la série. Est-ce que cela va évoluer en 2018 ?

Je serais tenté de répondre que oui, mais avec une certaine réserve. Oui, car le Relais Mixte aux Jeux Olympiques de Tokyo redistribue les cartes. Jusqu’à présent, nous estimions que ce n’était pas rendre service à nos athlètes que de leur permettre de prendre le départ d’une WTS si elles ou ils avaient un niveau encore trop juste. Cette donnée demeure. Nos athlètes féminines sont encore jeunes, nous ne voulons pas bruler les étapes. Mais pour présenter une équipe compétitive en 2020, nous allons assouplir un peu notre position pour accélérer certains éléments dans leur processus de progression.

Les catégories de handicap qui seront représentées aux Jeux Paralympiques de Tokyo ne sont pas encore connues. Comment alors établir des modalités de sélection ?

Nous sommes partis du principe que toutes les catégories étaient potentiellement paralympiques. Nous avons donc durci un peu nos critères pour toutes les catégories. Mais nous avons bien précisé qu’une fois les catégories de handicap de Tokyo connues, les modalités de sélection évolueront vers un niveau d’exigence encore plus élevé pour les catégories paralympiques.

 2018 est la première saison depuis que l’on a appris l’introduction du relais mixte à Tokyo. Pour cette année pleine de nouveauté, qu’est ce qui a été décidé sur les sélections en relais mixte ?

Effectivement, cette saison pour la première fois, nous aurons deux épreuves de relais mixte en plus du Championnat d’Europe et du Championnat du Monde.Nous avons fait le choix d’édicter simplement des principes généraux pour deux raisons. D’une part, parce que nous devons approfondir notre connaissance de la discipline : stratégie, données empiriques, facteurs de performance, connaissance de nos athlètes et de leur sens tactique sur ce type de course très atypique.
Mais également parce que le relais ouvre la porte à de nombreux faits de course. Et que chaque relayeur n’aura pas les mêmes situations à gérer. Les points forts ou faibles de chacun peuvent être déterminants. Nous pouvons donc avoir des athlètes très différents et observer quels sont les profils les plus adaptés.

Pour les Juniors et les youth, des tests de sélection ont une place importante dans le processus de sélection. Pourquoi ?

Parce que c’est une méthode qui fait ses preuves. Beaucoup de nations procèdent de la sorte. L’Australie par exemple, évalue ses juniors avec des tests en multi enchaînements.
Nous avons une idée précise des références que doivent avoir nos athlètes pour performer sur les compétitions internationales junior, c’est aussi pour cette raison que nous conservons ce processus.
Depuis plusieurs saisons, nous travaillons sur différentes options qui permettent de prendre en compte la partie cycliste. En 2018, des tests vélo sont prévus. Contrairement aux youth, les résultats ne sont pas automatiquement pris en compte dans les critères de sélection mais ils sont pris en compte dans le choix discrétionnaire du sélectionneur.

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